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Pièges à vibrations

Grand dossier Partenariat Polytechnique Montréal-Safran

3 juin 2019 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Printemps 2019)

La Pre Annie Ross, titulaire de la Chaire Industrielle Safran de traitements acoustiques passifs plurifonctionnels pour structures composites de turboréacteurs (TAPPIS), dirige des projets visant la conception de matériaux multifonctionnels avancés destinés à absorber et à dissiper le bruit produit par les moteurs d’avion.

Annie Ross Chaire TAPPIS

Vers un meilleur confort acoustique

Les riverains des aéroports, dont les oreilles sont mises à rude épreuve par les décollages et atterrissages incessants, peuvent se réjouir : de nouveaux dispositifs performants pourraient prochainement réduire de façon significative la nuisance sonore produite par les avions. Les travaux menés par l’équipe de la Chaire TAPPIS visent notamment cet objectif.

La nuisance sonore des avions est effectivement devenue un enjeu de santé publique, avec l’augmentation soutenue du trafic aérien et la concentration accrue de résidents aux abords des aéroports. Les réglementations en la matière se durcissant, les avionneurs et les motoristes recherchent de nouveaux dispositifs plus efficaces pour remplacer les traitements acoustiques actuels, dont les performances ne progressaient plus.

« Nos travaux nous permettent de mieux comprendre les mécanismes de dissipation du son à travers des matériaux, indique la Pre Ross. À partir de cette compréhension, nous développons des matériaux dont la structure complexe permet de capturer les vibrations. Ces matériaux sont en premier lieu destinés aux carters, mais des dérivés pourraient aussi trouver des applications dans les systèmes de ventilation, les planchers, les cockpits, les carénages ou les trains d’atterrissage. Le confort à bord des appareils s’en trouverait donc lui aussi amélioré. »

Approche intégrée

Annie Ross pense que Safran est particulièrement intéressé par l’approche intégrée proposée par Polytechnique. « Nous partons d’un concept théorique que nous amenons jusqu’à la réalisation d’un prototype à échelle réelle. On peut convenir que cette expertise de la chaîne de développement, de fabrication, de mise à l’échelle et d’intégration est assez rare. »

La chercheuse se réjouit de pouvoir faire appel aux connaissances de ses collègues de Polytechnique lorsqu’elle rencontre des problématiques qui ne relèvent pas de sa spécialité.

Les connaissances industrielles apportées par Safran ajoutent quant à elles une valeur extrêmement précieuse aux projets de recherche, qui sont ainsi assurés d’être intrinsèquement reliés à des applications industrielles existantes, estime-t-elle. « Ces connaissances sont également très bénéfiques pour les étudiants participant aux projets et qui sont en contact direct avec Safran. Ils demeurent ainsi proches des problématiques industrielles concrètes. »

Retombées multiples prévues

Les connaissances acquises et les matériaux qui seront élaborés par la Chaire TAPPIS pourraient également ouvrir la voie à des applications dans d’autres secteurs, dont le transport ferroviaire, la construction civile ou la production d’énergie verte.

La Chaire TAPPIS est soutenue en financement et en ressources par Safran à hauteur de 1,2 million de dollars ainsi que par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), qui lui octroie 1,1 million de dollars par l’intermédiaire du programme de subventions de RDC. L’entreprise montréalaise MËKANIC et le Centre de développement des composites du Québec collaborent également au volet de conception d’équipements et de tests.

 

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