L'astronaute canadien David Saint-Jacques et Julie Ethier, leader en chef de Développement économique Longueuil, tenant à bouts de bras la Terre lors d'une démonstration des distances à parcourir pour atteindre la Lune et Mars. (Photo : Noah Bietrix).

Scientifiques et personnes issues du monde politique et des affaires se sont réunis à l’occasion de ce premier rendez-vous consacré exclusivement à l’industrie spatiale. À l’invitation de Développement économique Longueuil, le forum avait pour décor le DIGIFAB de Longueuil, un centre d’expertise industrielle qui assiste normalement les entreprises dans leur virage numérique.

Aujourd’hui, c’est un tout autre thème qui allait toutefois voler la vedette.

La directrice générale de Polytechnique Montréal Maud Cohen a d’entrée de jeu mis la table à une matinée où l’enthousiasme était palpable. Rappelant les succès du Québec pour assembler un écosystème en aéronautique reconnu mondialement, Mme Cohen a émis le souhait que ce succès soit transposé du côté spatial de l’aérospatial.

« Cela exigera un effort collectif et une vision partagée entre les établissements universitaires, les entreprises et les gouvernements, a souligné Mme Cohen en fin d’allocution. Polytechnique est prête à jouer son rôle, à innover et à former les esprits qui bâtiront le futur de l’industrie spatiale canadienne. »

« Ensemble, nous pouvons propulser notre région encore plus loin, a-t-elle poursuivi. Alors, saisissons l'occasion et écrivons, ensemble, les prochaines pages de cette formidable aventure. »

Un ministre, des maires, une mairesse… et un astronaute

Alan DeSousa, maire de l’arrondissement Saint-Laurent, Patrick Charbonneau, maire de Mirabel, et Catherine Fournier, mairesse de Longueuil. (Photo : Noah Bietrix)

Christopher Skeete, ministre délégué à l’Économie, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, a pris la parole par la suite, révélant qu’il trouve dans les épisodes de la série Star Trek un refuge réconfortant lorsqu’il cherche à se changer les idées. Si la science-fiction permet de rêver, les projets liés à l’espace le permettent tout autant, a-t-il souligné.

Mélanie Lussier, directrice générale d’Aéro Montréal, a ensuite animé le premier panel de l’événement qui regroupait les trois élus d’Espace Aéro, la nouvelle zone d’innovation en aérospatiale. À tour de rôle, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, le maire de l’arrondissement Saint-Laurent, Alan DeSousa, et le maire de Mirabel, Patrick Charbonneau, ont pu démontrer tout le dynamisme et la complémentarité de leurs secteurs respectifs.

Vêtu de sa traditionnelle combinaison bleue, l’astronaute canadien David Saint-Jacques s’est ensuite présenté sur scène pour faire état des différentes étapes du programme Artemis de la NASA. Il en a profité pour exposer les défis techniques qui attendent les professionnels qui prépareront et exécuteront ces missions, notamment celles qui ciblent un établissement au pôle Sud de notre satellite.

Des conférenciers de marque

François Bertrand, maître de cérémonie, Brian Gallant, Christian Sallaberger, Leon Alkalai, David Saint-Jacques, Jacqueline Wallace, maîtresse de cérémonie, et Jerry Bukerwalter. (Photo : Noah Bietrix).

Le premier Forum Québec Spatial a également accueilli une série de conférences inspirantes mettant en lumière les avancées et les perspectives du secteur spatial du côté américain et canadien. Brian Gallant, président directeur général d’Espace Canada, a ouvert le bal en insistant sur la nécessité de bâtir un écosystème collaboratif pour faire du Canada un acteur incontournable dans l’exploration spatiale. Christian Sallaberger, président de Canadensys Aerospace, a ensuite témoigné de son expérience de collaboration avec l’Agence spatiale canadienne, notamment par la conception d’une caméra qui équipera la toute première astromobile canadienne dont le lancement vers la Lune est prévu au plus tôt en 2026.

Jerry Buckwalter, directeur international de l’innovation pour l’Atlas Initiative for Resilient Infrastructure, a offert des perspectives audacieuses sur l’utilisation des technologies spatiales pour repenser les villes terrestres. Les édifices du futur profiteront, selon lui, des technologies développées pour l’établissement d’humains sur la Lune et produiront une partie de leur énergie en plus d’intégrer un système de gestion de l’eau. Des innovations essentielles, a-t-il ajouté, pour relever des défis tels que la densification urbaine, la gestion des ressources et la résilience climatique.

Enfin, Leon Alkalai, président et fondateur de Mandala Space Ventures, a permis de découvrir le petit monde de l’entrepreneuriat spatial. Fort d’une carrière de 32 ans au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, il accompagne aujourd’hui une poignée de jeunes pousses à travers l’incubateur Mandala Space Ventures et le fonds Explorer-1 Venture Fund.

Astrolith sort de l’ombre
 

Une partie des membres d'Astrolith durant le panel qui était consacré à cette première unité canadienne dédiée au génie lunaire et cislunaire. (Photo  Noah Bietrix).

L’événement s’est terminé par trois panels qui ont permis de plonger au cœur de la réalité de la recherche, du milieu des affaires de celui des regroupements sectoriels de recherche industrielle.

Le premier a mis en lumière Astrolith, la première unité de recherche en génie des ressources et des infrastructures spatiales au Canada mené par les professeurs Pooneh Maghoul, Giovanni Beltrame, Gunes Karabulut Kurt et Daria Camilla Boffito. Ce regroupement multidisciplinaire d’une quinzaine de professeures et de professeurs de Polytechnique Montréal vise à devenir un moteur stratégique pour les ambitions spatiales canadiennes, tout en favorisant les collaborations internationales dans ce domaine.

Les six membres du corps professoral qui ont composé le panel n’étaient pas les seuls à présenter des initiatives de Polytechnique. Parmi les exposants, on comptait aussi deux sociétés techniques étudiantes qui touchent à l’espace : PolyOrbite, avec son astromobile, et Oronos, avec une fusée.

Créer des maillages forts

Selwa Rafi, fondatrice de KEPLR Intelligence a animé le panel portant sur les regroupements sectoriels de recherche industrielle. (Photo  Zaid Rana).
Marie-Josée Potvin, ingénieure principale des systèmes à l'Agence spatiale canadienne et Stéphane Ruggeri, spécialiste - croissance et innovation chez DEL, ont animé le panel qui donnait la parole aux entreprises du secteur spatial. (Photo  Zaid Rana).

 

Les deux derniers panels mettaient en vedette des acteurs du terrain. Celui axé sur les regroupements sectoriels de recherche industrielle (RSRI) a réuni Marie-Pierre Ippersiel, directrice générale de PRIMA-Québec, Guillaume Côté, directeur général du CRIAQ, et Gilles Déry, directeur général du CQRDA. Le trio a notamment discuté des défis qui viennent avec la maturation des technologies et des synergies potentielles entre la recherche industrielle et l’écosystème spatial pour accélérer l’innovation au Québec.

Enfin, le panel centré sur les entreprises a mis en avant plusieurs figures influentes du secteur spatial québécois. Anne-Marie Bertrand (Héroux Devtek), Stéphane Turcotte (Nétur), Jean-Louis Pelletier (VAC AERO International), Jean-François Hamel (NGC Aerospace) et Mathieu Maisonneuve (ABB) se sont joints à Bachar Elzein, un ancien étudiant de Polytechnique Montréal qui a cofondé Reaction Dynamics, pour parler de leurs projets et des secteurs à envisager pour développer l’économie spatiale québécoise.

En savoir plus

Programme du premier Forum Québec Spatial
Page web d'Astrolith
Fiche d'expertise de la professeure Pooneh Maghoul
Fiche d'expertise du professeur Giovanni Beltrame
Fiche d'expertise de la professeure Gunes Karabulut Kurt
Fiche d'expertise du professeur Daria Camilla Boffito