Carrefour de l'actualité

Josée Goulet, femme engagée

Portrait de diplômée

Par Catherine Florès
4 mai 2019 - Source : Magazine Poly  | VersionPDFdisponible (Printemps 2019)

De la haute direction d’une grande entreprise de télécommunications à la consultation en marketing, en passant par la philanthropie et l’administration de sociétés, Josée Goulet, Po 85, génie électrique, détient une expérience professionnelle impressionnante. Si elle a croisé le succès sur tous les chemins de sa carrière, c’est sans doute parce qu’elle est toujours restée fidèle à ses valeurs.

Josee Goulet

Ascension dans les télécommunications

Fille d’ingénieur diplômé de Polytechnique, Josée Goulet a découvert très tôt, grâce à son père, les vastes possibilités qu’offre le génie. Tout comme ses deux sœurs, elle s’est donc naturellement dirigée vers cette voie. Recrutée chez Bell Canada avant d’avoir eu le temps d’encadrer son diplôme de baccalauréat en génie électrique, elle y restera 20 ans.

« J’ai commencé par occuper des fonctions d’ingénieure chez Bell Canada, puis je me suis assez rapidement dirigée vers la gestion d’équipes de ventes et le marketing, se remémore la diplômée. En 1999, j’ai été nommée à Toronto comme présidente de Bell Distribution. J’ai passé mes huit dernières années chez Bell à des postes exécutifs à la présidence des magasins Bell/Bell Mobilité, des Pages Jaunes et des opérations de Bell au Québec. »

Pour Mme Goulet, qui a complété sa formation par une maîtrise en administration des affaires à l’Université McGill peu de temps après avoir obtenu son baccalauréat, son parcours chez Bell a été une formidable école de gestion. « J’y ai évolué dans des contextes de complexité organisationnelle et de complexité du secteur. Le génie m’a été très utile pour gérer cette complexité. »

Saut dans l’univers de la philanthropie

En 2006, elle opère un changement de cap et devient présidente et chef de la direction pour le Canada de la Fondation pour la recherche sur le diabète juvénile.

« Je connaissais l’univers de la philanthropie par mes activités de bénévole, mais diriger cette fondation m’a fait découvrir les défis de la gestion d’une organisation philanthropique. Ce fut une expérience enrichissante autant qu’intense pour moi; j’aime m’investir à fond dans les causes qui me tiennent à cœur. »

Nouvelle carrière de consultante et d’administratrice

De retour à Montréal en 2007 pour des raisons familiales, Josée Goulet fonde sa propre entreprise de consultation en gestion, marketing et stratégie d’affaires, avec, pour domaine de prédilection, la gestion de marque. Pour celle qui se décrit avant tout comme une femme d’équipe, cette autonomie n’est pas synonyme d’isolement. « Durant mes mandats, j’intègre les équipes de mes clients et je me plonge dans leur culture d’entreprise. En même temps, j’apprécie particulièrement la flexibilité que me donne mon statut d’entrepreneure. »

Depuis le début de l’année, elle est présidente de groupe au sein du conseil consultatif TEC Canada. Elle siège, par ailleurs, au conseil d’administration de plusieurs sociétés d’envergure. Elle demeure également très active dans les domaines du bénévolat et du mentorat, s’engageant auprès de divers organismes comme le Y des femmes de Montréal, l’incubateur d’entreprises technologiques Inno-Centre, ou encore Les filles et les sciences : un duo électrisant!, dont Polytechnique est coorganisatrice.

Polytechnique au cœur

Dire que Josée Goulet est restée proche de Polytechnique est un euphémisme. En 2004, elle prend part à son premier Dîner annuel des amis de Polytechnique, puis siège au conseil d’administration de l’établissement de 2006 jusqu’en 2010, avec le désir d’aider le mieux possible à son rayonnement. Elle se joint ensuite au conseil d’administration de la Fondation de Polytechnique comme trésorière, puis vice-présidente.

En 2014, durant la Grande Campagne, elle consent un don majeur à la Fondation de Polytechnique, qui nomme son laboratoire d’enseignement de circuits logiques en son honneur. Elle rejoint le Cercle des femmes GÉNIales dès sa création en 2018. Enfin, depuis ce printemps, elle est présidente du conseil d’administration de la Fondation et Alumni de Polytechnique Montréal. C’est la seconde femme à occuper ce poste depuis la création de la Fondation, la première ayant été Michèle Thibodeau-DeGuire il y a plus de 40 ans.

« Mon lien avec Polytechnique ne s’est jamais rompu depuis mon baccalauréat, précise-t-elle. Au début de ma carrière chez Bell, je venais faire des missions de recrutement à Polytechnique. J’étais d’ailleurs présente à Polytechnique pour une de ces missions le soir du 6 décembre 1989. Avoir vécu la tragédie de si proche m’a grandement marquée et rapprochée plus encore de la communauté de Polytechnique. » Elle ajoute que son coeur de polytechnicienne se nourrit aussi des amitiés indéfectibles qu’elle a nouées durant son baccalauréat.

L’important, c’est toujours l’humain

Une constante dans le riche parcours professionnel de Mme Goulet : c’est d’avoir toujours prêté énormément d’attention à ses interlocuteurs, qu’ils soient clients, collaborateurs ou partenaires. « C’est toujours important de savoir écouter les gens, ils peuvent nous en apprendre beaucoup sur une problématique que nous devons résoudre. C’est aussi de cette façon qu’on identifie les influenceurs dans une organisation, qui ne sont d’ailleurs pas toujours les patrons. »

Sa sensibilité aux autres fait bon ménage avec son esprit cartésien d’ingénieure. « Être cartésien, c’est aussi savoir ramener les faits dans un débat qui devient trop émotif. À partir des faits incontestables pour chacune des parties, on peut développer en commun des solutions et vérifier de façon rationnelle celles qui fonctionnent le mieux. »

Mme Goulet privilégie une audace prudente dans son approche de gestionnaire : « Il faut savoir oser essayer de nouvelles choses, tout en vérifiant si les solutions qu’on explore ont fonctionné ailleurs. À mon avis, à moins d’être dans une situation où on frappe un mur, mieux vaut apporter à une organisation une évolution positive qu’une révolution. »

Quelle que soit la mission qui l’occupe, elle demeure toujours motivée par l’utilisation de sa capacité d’apprendre – une qualité acquise à Polytechnique – et la possibilité d’apporter sa contribution dans les équipes. « Réussir, pour moi, se fait avec les autres, jamais contre eux. Ma meilleure inspiration a toujours été de collaborer avec eux à la création de quelque chose de plus grand. »

À lire aussi

25 mai 2015
NOUVELLES

Un don personnel de 100 000 $ à Polytechnique Montréal - La diplômée Josée Goulet tend la main aux futures générations d'ingénieurs

4 septembre 2020
Magazine Poly

Engagé envers la formation d’ingénieurs humanistes