
Le Magazine de Polytechnique Montréal
Polytechnique trace une voie claire pour son avenir
Polytechnique avait besoin d’une vision cohérente ainsi que de priorités clairement définies et réduites en nombre pour atteindre ses objectifs à long terme sans se disperser, estime le président de son conseil d’administration, Pierre Lassonde, Po 71. Cet entrepreneur chevronné se réjouit de la clarté de la structure du plan stratégique 2024-2028, qui s’articule autour de quatre piliers fondamentaux et huit objectifs précis, éclairés par quatre valeurs fondamentales. Lui-même désigne l’expérience étudiante comme une priorité absolue.

Pierre Lassonde, président du conseil d’administration de Polytechnique Montréal (Photo : Caroline Perron)
« Nos étudiants et étudiantes sont notre raison d’être, rappelle-t-il. Nous devons leur proposer l’expérience la plus positive possible. » Selon le nouveau plan stratégique, celle-ci devra inclure non seulement des processus administratifs facilités, mais aussi une offre de services et d’activités enrichie, pour permettre à notre communauté étudiante de développer son potentiel.
« Tout en tenant compte de notre contexte d’université québécoise, nous pouvons nous inspirer des campus américains. Là-bas, il n'est pas rare que des activités aussi variées que le sport, l’histoire de l’art, l'apprentissage de langues anciennes ou encore de la musique traditionnelle puissent émailler un parcours universitaire scientifique », mentionne M. Lassonde. Lui-même estime que ses études en philosophie antérieures à son baccalauréat en génie lui ont apporté des connaissances précieuses tout au long de sa carrière.
Il souligne que la diversité d’expériences prend une importance cruciale dans la formation des ingénieurs et des ingénieures de demain, qui devront posséder suffisamment de culture et de connaissances hors du strict domaine du génie pour comprendre l’impact humain de leurs projets. « Une grande partie de leurs emplois futurs n’existent pas encore aujourd’hui. Donc, il est plus important de former des gens capables de penser hors du cadre et de s’adapter à de nouvelles réalités que de former des spécialistes dans un domaine restreint. D’ailleurs, les étudiants eux-mêmes ne souhaitent plus évoluer en silo. En nous rapprochant de l’UdeM et de HEC, nous serons capables d’offrir une expérience étudiante plus variée. Mes échanges avec mes homologues de ces deux établissements me confirment d’ailleurs qu’ils souhaitent eux aussi cette évolution. »
Concrétiser cette vision de l’expérience étudiante nécessite impérativement l’appui de la philanthropie, précise M. Lassonde. « Nous devons nous tourner vers la philanthropie davantage que nous l’avons fait par le passé. En particulier, en nous rapprochant de nos diplômées et diplômés, qui représentent assurément nos meilleurs donateurs. Grâce à leur formation, ils ont été capables de créer de la richesse. Quand vient le temps de dire merci, il est naturel qu’ils pensent à leur alma mater. »
À cet égard, le nouveau rattachement de la Fondation et Alumni à l’entité de Polytechnique a toute sa pertinence. Mais de quelle façon Polytechnique peut-elle alimenter la fibre philanthropique de sa communauté d’anciens étudiants et étudiantes? « En valorisant notre histoire – 150 ans de génie au service de la société, ce n’est pas rien – et en partageant notre vision, répond M. Lassonde. Ce qui implique une relation réciproque à instaurer avec nos donateurs et donatrices : leur parler de nos projets et de nos aspirations, mais aussi écouter les leurs. »
Comme l’illustrent les fécondes chaires philanthropiques de Polytechnique, la philanthropie peut également apporter énormément à la recherche. Notamment, elle donne aux chercheurs une plus grande liberté d’exploration et davantage de droits sur leurs découvertes. Un aspect auquel M. Lassonde est particulièrement sensible, lui qui regrette de voir trop souvent la propriété intellectuelle de découvertes québécoises partir à l’étranger. « Il faut créer davantage d’entreprises technologiques au Québec pour y créer de la richesse! », plaide-t-il.
Ici, Polytechnique a une sérieuse carte à jouer, estime l’homme d’affaires. Celui-ci approuve la direction prise par le plan stratégique concernant la valorisation de la recherche. Dans le monde universitaire, les professeurs sont trop évalués sur le nombre d’articles qu’ils publient. Or, si aucune de leurs découvertes ne sort de leurs laboratoires pour rencontrer le marché, quel impact concret peuvent-ils avoir sur la société? »
M. Lassonde croit fermement que des activités fédératrices tournées vers l'innovation et la création d'entreprises sauront motiver les vocations entrepreneuriales sur le campus. Le nouveau microprogramme de 1er cycle en entrepreneuriat technologique offert dès cet automne par Polytechnique devrait contribuer lui aussi à augmenter les succès de l’établissement en matière de valorisation technologique. « Souhaitons-nous de donner naissance à une grande réussite entrepreneuriale qui saura en inspirer d’autres! », déclare M. Lassonde, résolument ambitieux pour l’avenir de son alma mater.
À lire aussi, au sujet du nouveau plan stratégique :
- Former pour penser. Penser pour agir. - le point de vue de Maud Cohen, directrice générale de Polytechnique Montréal
- Un impact significatif pour un monde durable et prospère - par François Bertrand, directeur de la recherche et de l’innovation
- Former au génie de demain - par Pierre Langlois, directeur des affaires académiques et de l'expérience étudiante
- Un nouvel environnement émerge - par Serge Striganuk, directeur Talents, culture, environnement et société, et directeur de l'administration et des ressources par intérim
- par Jacqueline Wallace, directrice des communications, relations externes et internationales
Pour en savoir plus :
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